Aménagements cyclables
Piste cyclable surélevée
Une piste cyclable surélevée est une voie réservée exclusivement aux vélos située au même niveau que le trottoir ou à un niveau intermédiaire entre la chaussée et le trottoir.
La piste cyclable surélevée est unidirectionnelle et implantée de part et d’autre de la rue. Une configuration bidirectionnelle d’un côté de la rue est possible dans des cas particuliers mais est généralement déconseillée en raison des problèmes de sécurité qu’elle cause aux intersections[1].
Classe de voie cyclable :
séparée physiquement
Contexte :
urbain ou périurbain
Type de route :
collectrice ou artère
Mise en œuvre :
construction
AVANTAGES
Entre les intersections, elle est plus confortable et sécuritaire que la bande cyclable, adaptée aux cyclistes de tous niveaux, et décourage l’empiétement de la voie cyclable par les véhicules.
Les eaux de ruissellement, la poussière et les débris s’accumulent en bordure de chaussée, hors de la piste.
Permet un entretien hivernal indépendant de l’entretien routier, selon des techniques et une fréquence mieux adaptées aux besoins des cyclistes.
DÉSAVANTAGES
Est plus coûteuse à entretenir qu’une bande cyclable lorsque la piste est séparée du trottoir par une bordure ou du mobilier urbain, parce qu’elle doit être entretenue indépendamment de la chaussée et du trottoir, été comme hiver.
Est difficile à implanter sur une rue existante, car elle nécessite des modifications majeures aux infrastructures de drainage.
CONDITIONS D’IMPLANTATION
La piste cyclable surélevée est la solution à privilégier lors de la construction d’une nouvelle rue ou la reconstruction d’une rue existante lorsqu’au moins une des conditions suivantes est présente :
- Deux voies ou plus par direction.
- Limite de vitesse de plus de 50 km/h.
- Commerces sur la rue et rotation régulière des voitures stationnées sur la rue ou livraisons aux commerces se faisant à partir de la rue.
- Présence d’un corridor scolaire.
Sur une rue existante où une reconstruction majeure n’est pas prévue, et si l’espace en dehors de la chaussée est suffisant, des pistes cyclables surélevées peuvent être implantées sans déplacer les bordures ni modifier le drainage. Sinon, l’implantation de pistes cyclables sur chaussée devrait être prise en considération.
CONCEPTION
Une piste cyclable surélevée devrait toujours être implantée entre la chaussée et le trottoir.
Toutes les variantes de la piste cyclable surélevée nécessitent :
- avant et après chaque intersection, un marquage sur la chaussée, incluant une macle (Marq-18), un symbole vélo (Marq-19 ou Marq-21) et une flèche pour indiquer la direction de circulation ;
- après chaque intersection, un panneau « voie réservée » (P-250) avec une silhouette de vélo (Sil-17).
Afin de protéger les cyclistes de l’emportiérage, une zone tampon d’au moins 0,5 m de largeur est requise entre les véhicules en stationnement et la piste.
La largeur recommandée d’une piste cyclable surélevée unidirectionnelle, excluant la zone tampon, est de 2,5 m sur axe cyclable achalandé et de 2,0 m sur les autres axes réguliers. Une largeur minimale de 1,5 m est acceptable en cas de contraintes majeures.
Piste cyclable au niveau du trottoir
Une piste cyclable au niveau du trottoir peut être implantée directement à côté du trottoir ou séparée du trottoir par une bande de végétation ou de mobilier urbain. Dans le premier cas, il est essentiel d’inclure entre la piste cyclable et le trottoir une bande podotactile qui permet aux personnes malvoyantes de se repérer et indique aux cyclistes et aux piétons les limites de leur espace de circulation respectif.
Piste cyclable à mi-niveau entre la chaussée et le trottoir
La piste cyclable à mi-niveau est implantée de 5 à 10 cm au-dessus de la chaussée et de 5 à 10 cm en dessous du trottoir. La dénivellation entre la piste cyclable et le trottoir permet aux personnes malvoyantes de se repérer et limite l’empiétement des cyclistes sur le trottoir et des piétons sur la piste cyclable.
Une faible dénivellation entre la chaussée et la piste permet à un cycliste de descendre sur la chaussée s’il a besoin de dépasser un cycliste plus lent ou d’éviter un obstacle. Par contre, elle facilite l’empiétement par les véhicules, particulièrement dans un but de stationnement temporaire. Pour cette raison, dans le cas des rues commerçantes où les livraisons sont fréquentes, on privilégiera une piste située au niveau du trottoir et comportant une bordure de 15 cm de hauteur le long de la chaussée.
MISE EN OEUVRE
La piste cyclable surélevée est un aménagement qui s’implante facilement sur une nouvelle rue ou sur une rue en reconstruction.
À l’opposé, l’implantation sur une rue existante requiert des travaux majeurs reliés au drainage : déplacement des puisards, rabaissement de la chaussée ou ajout de drainage entre la piste et le trottoir. La piste cyclable sur chaussée est à privilégier si on veut éviter de tels travaux.
ENTRETIEN
Entretien estival
La piste cyclable surélevée doit généralement être balayée après la fonte des neiges, dans le but d’enlever la poussière et les débris accumulés pendant l’hiver. Le reste de l’année, le balayage est effectué au besoin, uniquement si le ruissellement de l’eau de pluie ne suffit pas à lessiver poussière et débris hors de la piste.
La piste cyclable surélevée peut être balayée en même temps que le trottoir lorsqu’elle lui est directement adjacente et de même niveau.
Entretien hivernal
La piste cyclable surélevée peut être déneigée et déglacée en même temps que le trottoir si elle lui est directement adjacente et de même niveau. Sinon, une opération d’entretien spécifique est nécessaire. Dans les deux cas, il est possible d’utiliser des techniques d’entretien adaptées aux voies piétonnes et cyclables, telles que le déneigement par balai rotatif et le déglaçage par saumure.
RÉFÉRENCES
[1] Voir le guide Aménagements en faveur des piétons et des cyclistes pour plus de précisions.