Aménagements cyclables
vélorue
La vélorue est une rue à faible vitesse et faible débit de circulation motorisée où les cyclistes sont les usagers prédominants. En général, ceux-ci sont autorisés à rouler au centre de la voie et ne sont pas tenus de le faire à la file.
La vélorue peut :
- être dotée de mesures qui empêchent le transit des automobiles sans entraver celui des vélos ;
- comprendre aux intersections des mesures préférentielles visant à diminuer le temps d’attente et à sécuriser le franchissement des rues transversales achalandées.
Classe de voie cyclable :
Partagée
Contexte :
urbain ou périurbain
Type de route :
locale
Mise en œuvre :
modification de l’existant ou nouvelle construction
AVANTAGES
Octroie un niveau de confort et de sécurité élevé aux cyclistes.
Ne nécessite pas d’espace supplémentaire sur la chaussée ou dans l’emprise de la rue.
DÉSAVANTAGES
Peut susciter une résistance citoyenne parce qu’elle limite le transit automobile.
CONDITIONS D’IMPLANTATION
La vélorue s’implante en milieu urbain sur un axe recelant le potentiel de générer un débit de vélos importants. Les caractéristiques suivantes doivent être réunies :
- rue locale en milieu résidentiel ;
- une seule voie par direction ;
- aucun circuit de transport en commun ;
- interdiction de camionnage.
La vélorue peut être un élément structurant d’un réseau cyclable.
CONCEPTION
Selon les meilleures pratiques, rendre la vélorue accessible à des utilisateurs de tous âges et niveaux de compétence exige :
- un débit de circulation d’au plus 1000 véhicules/ jour et de préférence inférieur à 500 véhicules/jour ;
- un aménagement de rue qui induit une vitesse pratiquée inférieure à 30 km/h27.
On aménage la rue de façon à limiter la vitesse des véhicules, et au besoin, on met en place des mesures empêchant le transit de véhicules, dans le but de réduire le débit de circulation. On peut :
- dans le cas d’une rue à sens unique, inverser le sens de la circulation sur certains tronçons ;
- introduire des mesures de perméabilité sélective telles que les fermetures partielles et les culs-de-sac franchissables par les vélos.
Pour faciliter le transit des cyclistes, on peut également :
- synchroniser les feux de circulation à 20 km/h ;
- installer des feux de circulation avec détection des cyclistes.
Les intersections et les points d’entrée des véhicules peuvent être marqués visuellement par un aménagement renforçant la signalisation (rétrécissement de la chaussée, passage surélevé, etc.).
Marquage et signalisation
La vélorue est généralement indiquée par un panneau de signalisation à l’entrée de la vélorue, c’est-à-dire après chaque intersection, et par un marquage sur la chaussée.
Quelques pays européens, dont les Pays-Bas, l’Allemagne et la France, utilisent des panneaux affichant un vélo au premier plan et une automobile à l’arrière-plan pour signifier que les vélos ont la priorité et les automobilistes, l’interdiction de les dépasser. Aux Pays-Bas, ledit panneau inclut facultativement le message auto te gast ou « voiture en tant qu’invitée ». Au Québec, un panneau signalant que les cyclistes sont autorisés à circuler à deux de front vient d’être intégré aux normes de conception routière.
Il est possible d’autoriser la circulation des vélos dans les deux sens sur une vélorue à sens unique. Pour ce faire, on modifie la signalisation, qui avertira que les vélos sont exemptés du sens unique. Sur la chaussée, on matérialise le double sens cyclable :
- soit en implantant une bande cyclable à contresens comportant le marquage et les panneaux requis ;
- soit en le marquant par des symboles macle-vélo-chevron dans les deux sens.
MISE EN OEUVRE
Sur une nouvelle construction ou une reconstruction, la rue sera conçue en vue de lui conférer les caractéristiques de débit et de vitesse recherchées.
Si la vélorue est implantée sur une rue existante, elle nécessite des mesures de réduction de vitesse et de perméabilité sélective. Il est recommandé que le débit de circulation et la vitesse pratiquée souhaités soient atteints avant de la désigner officiellement comme vélorue.
Autres solution
Certains aménagements qui s’inscrivent dans un contexte d’implantation comparable à celui d’une vélorue sont recommandés dans les circonstances suivantes :
- en milieu urbain ou périurbain,
- s’il ne s’agit pas d’un axe cyclable majeur : chaussée désignée, qui moins onéreuse à implanter et aussi confortable pour les cyclistes ;
- si la vitesse dépasse 30 km/h ou le débit de circulation est de plus de 1000 véhicules/ jour, il peut être préférable de se tourner vers des bandes cyclables suggérées ;
- en milieu rural, selon le débit de circulation et la vitesse : chaussée désignée, bandes cyclables suggérées ou accotements asphalté.
ENTRETIEN
Entretien courant
L’entretien spécifique à la vélorue se borne au rafraîchissement de son marquage et de ses panneaux de circulation. Lorsqu’ils sont présents, il faut aussi voir à l’entretien des aménagements de modération de la circulation.
Entretien hivernal
Lorsque la vélorue fait partie d’un corridor cyclable achalandé, un niveau supérieur de service doit être envisagé. Ceci peut inclure :
- l’épandage préventif de fondants ;
- le déblaiement déclenché après accumulation de 3 cm de neige ;
- le chargement hâtif et à fréquence élevée dans le but d’éviter le rétrécissement de la partie praticable de la chaussée.